SOCIÉTÉ EN MOUVEMENT

KPANJI

ILS RACONTENT QUE KPANDJI N’EST PAS IVOIRIEN DE SOUCHE…

Je lis ça et là certains affirmer que la marque ivoirienne que nous portons fièrement ne serait qu’une simple initiative visant à accoler un logo sur des modèles de véhicules existants en Chine, et qu’à ce titre, elle ne mériterait pas d’être plébiscitée.

Autant chacun est libre de donner son avis, autant il est bon d’avoir un minimum de culture en matière de processus de développement de produits, notamment du point de vue commercial.

Prenons mon domaine, l’informatique. Lorsque vous avez une idée d’application, la recommandation est de lancer une version basique avec les moyens du bord, contenant uniquement les fonctionnalités essentielles. L’objectif ? Tester le marché, sonder les utilisateurs et valider le concept avant d’aller plus loin. C’est ce qu’on appelle un POC (Proof of Concept) ou un MVP (Minimum Viable Product). Pour cela, on peut modifier une application open source existante, utiliser des CMS ou des technologies no-code afin de produire rapidement un prototype et observer la réaction des utilisateurs.

Revenons maintenant au cas KPANDJI. Ce projet suit un processus logique : avant de produire un véhicule entièrement conçu en Côte d’Ivoire, de son moteur jusqu’au moindre écrou, il faut d’abord vérifier qu’un Ivoirien est prêt à adopter et à conduire une voiture portant le nom KPANDJI. Personne ne se lève du jour au lendemain pour créer une usine de fabrication automobile de A à Z. Même les grandes marques centenaires s’appuient sur des fournisseurs externes pour certaines pièces et moteurs.

J’ai vu quelqu’un citer en exemple un jeune qui a fabriqué une voiture à l’INP-HB (et je le salue, surtout pour son parcours atypique). Mais a-t-il fabriqué un moteur et toutes les pièces ? Non, il s’agit à 80 % d’un travail d’assemblage.

Prenons un autre exemple concret : Tesla. Au début, la marque n’a pas conçu ses propres batteries ni ses moteurs. Les premières Tesla utilisaient des batteries de laptop fournies par Panasonic et des composants empruntés à d’autres constructeurs. Pourtant, aujourd’hui, c’est un géant de l’automobile.

Ce que nous encourageons avec KPANDJI, ce n’est pas seulement la voiture en elle-même, mais l’initiative, la vision et l’ambition d’un projet porté par un concitoyen ivoirien. Et au-delà des aspects techniques, nous espérons voir ce projet aboutir.